1 // Quel est votre parcours ?

Mon parcours est assez atypique : après un baccalauréat scientifique et un fort attrait pour le domaine médical, je me suis naturellement orientée vers des études de médecine à Dijon. Bien que j’aie validé la première année (PACES), je peinais à me projeter dans la médecine humaine, conservant un intérêt marqué pour la médecine animale. Au fil des stages de deuxième année, j’ai réalisé que je m’adaptais difficilement à l’environnement hospitalier, au contact physique avec les patients, ainsi qu’à la forte spécialisation au sein de la profession.

C’est en pleine période de réflexion que j’ai fait la rencontre d’un vétérinaire à Auxonne, qui m’a permis de découvrir l’univers médical dans lequel il exerçait et de conforter mon choix de réorientation. Malgré l’obtention de ma deuxième année de médecine, j’ai décidé de mettre ces études en suspens pour préparer le concours vétérinaire.

J’ai donc validé un DUT en analyses biologiques et biochimiques pour intégrer l’école vétérinaire de Lyon par le concours C. Mes études vétérinaires ont débuté en pleine période de COVID, ce qui a impacté la première année, très théorique, avec des cours majoritairement en distanciel. Malgré ce contexte particulier, je me suis pleinement investie dans la vie associative et les événements de l’école, ce qui m’a offert un véritable équilibre et a grandement contribué à mon épanouissement personnel.

Aujourd’hui, je suis en dernière année d’école, avec une dominante rurale, et je poursuis en parallèle un Master en Management et Communication dans les Etablissements de Soins Vétérinaires (MC ESV). Pour optimiser ma formation pratique  je réalise également des gardes en urgence canine en Haute-Savoie les weekends.

À terme, je souhaite exercer en pratique mixte rurale et canine, tout en gardant une ouverture sur des fonctions de gestion ou de coordination au sein de structures vétérinaires.

2// Qu’est-ce qui vous a attiré vers le métier de docteur vétérinaire ?

Ce qui m’a réellement attiré vers le métier de vétérinaire, c’est avant tout la diversité qu’offre cette profession. En médecine humaine, il faut se spécialiser dès la sixième année, et cela m’a rapidement donné le sentiment d’un cadre un peu trop restreint. À l’inverse, la médecine vétérinaire permet d’exercer sur une grande variété d’espèces et de cas cliniques, avec des soins très diversifiés. C’est cette richesse qui m’a séduite.

Tout au long de mon cursus, je n’ai jamais remis en question mon attrait pour le domaine médical, ce que j’ai affiné par ma réflexion personnelle c’est le cadre dans lequel je souhaitais le pratiquer.

3// Quels sont les principaux défis que vous rencontrez dans vos études en médecine vétérinaire ?

L’un des premier défis des études vétérinaires reste la charge de travail importante, notamment pendant les premiers mois en clinique. Les semaines sont longues, intenses, et demandent une grande rigueur. À cela s’ajoute une forte charge émotionnelle : il faut savoir se connaître, apprendre à gérer des situations parfois difficiles, et garder à l’esprit que nous travaillons autant avec des humains — les propriétaires, les collègues — qu’avec des animaux.

Un autre défi est lié à la formation elle-même : le tronc commun manque encore d’enseignements sur des compétences clés comme le management, la comptabilité, le droit ou la gestion d’entreprise. C’est pour cette raison que j’ai choisi de suivre en parallèle un Master en Management et Communication dans les Etablissements de Soins Vétérinaires (MC ESV), afin de compléter mes compétences et mieux me préparer à la réalité du terrain.

Enfin, il ne faut pas négliger l’aspect financier. Le concours est exigeant, et une fois admis, l’école reste payante. Comme beaucoup d’étudiants, j’ai travaillé en parallèle de mes études pour pouvoir financer ma formation. L’accès au logement peut aussi être un obstacle : certains bénéficient d’aides, mais ce n’est pas le cas pour tous et cela peut constituer un réel défis dans une région de plus en plus attractive.

4// Que vous apporte le réseau Alpivet ?

J’ai découvert le réseau Alpivet grâce aux événements organisés à l’école, mais c’est surtout par le biais de la clinique Ruralis, très bien réputée et recommandée par d’autres stagiaires, que j’ai vraiment commencé à m’y intéresser. J’ai eu l’occasion de participer au congrès organisé au Parc des Oiseaux l’an dernier : un moment très convivial, enrichissant, qui m’a permis de mieux comprendre l’esprit du réseau.

Actuellement, dans le cadre de mon cursus de management, je réalise un stage de trois mois au sein de Ruralis, clinique membre du réseau. C’est une expérience très formatrice, notamment grâce à ma participation aux réunions de pilotage et aux échanges autour de la gestion managériale des structures.

Ce que j’apprécie particulièrement chez Alpivet, c’est leur modèle basé sur un GIE : un bon compromis entre l’indépendance des structures et la mutualisation des ressources. Cela favorise les échanges, le partage d’expérience, tout en laissant une grande liberté à chaque clinique. Il y a une vraie dynamique de groupe, avec une ambiance de travail agréable et une relation de confiance entre les membres.

Le projet ALPIDIAG en est un bon exemple : innovant, porté par une vision concrète et proactive. Ce qui ressort, c’est une réelle écoute des besoins des adhérents. Certes, la rentabilité fait partie des objectifs, mais elle ne prend jamais le pas sur les valeurs humaines et la volonté de construire un réseau durable et équilibré.

Le petit mot de la fin ?

Je tiens à remercier sincèrement le réseau Alpivet pour tout ce qu’il m’a apporté, ainsi que l’équipe de la clinique Ruralis pour leur accueil et leur accompagnement.

Après ce long parcours, j’ai hâte de rejoindre pleinement le terrain, de mettre en pratique mes compétences, et de continuer à apprendre aux côtés de professionnels passionnés.

Alice B.

  • Etudiante en dernière année de vétérinaire à VetAgro Sup Lyon
  • Master en Management et Communication dans les Etablissements de Soins Vétérinaires